Les Malheurs de l’amour Ebook Tooltip

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  • Frans
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  • 03 juli 2019
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Samenvatting

Mon grand-père avait acquis de grands biens dans une charge de finance, et laissa mon père à portée de les accroître par la même voie. Des richesses acquises avec tant de facilité persuadent volontiers à ceux qui les possèdent qu’elles leur sont dues, et ne leur laissent qu’une espèce de mépris pour ceux que la fortune n’a pas aussi bien traités.

Mon père était né pour penser plus raisonnablement ; il ne lui manquait, pour avoir de l’esprit et du mérite, que la nécessité d’en faire usage ; mais on ne sent guère cette nécessité, quand on jouit d’une grande fortune qu’on n’a pas eu la peine d’acquérir. Les talents et les pensées saines sont presque toujours le fruit du besoin ou du malheur.

Ma mère était d’une condition pareille à celle de mon père. Ils joignirent, par leur mariage, des richesses à des richesses, et je naquis dans le sein d’une abondance, que ma qualité de fille unique ne me donnait à partager avec personne.

Mon éducation s’en ressentit. À peine avais-je les yeux ouverts, que je savais déjà que j’étais une grande héritière. Non seulement on satisfaisait mes fantaisies ; on les faisait naître. On m’accoutumait à être fière et dédaigneuse. On voulait que je dépensasse, mais on se gardait bien de m’apprendre à donner. Enfin, on n’oubliait rien pour me rendre digne de l’état de grande dame, que je devais avoir un jour.

L’usage est établi de mettre, à un certain âge, les filles dans un couvent, pour leur faire remplir les premiers devoirs de la religion. La vanité décida de celui où je devais être. Une abbaye célèbre fut choisie, parce qu’on y mettait toutes les filles de condition, et qu’il était du bon air d’y être élevée. Le faste me suivit dans le couvent ; on n’eut garde de me laisser à la nourriture ordinaire, dont toutes les pensionnaires, qui valaient mieux que moi, s’accommodaient ; il me fallait des mets particuliers. Ma fille est délicate, disait ma mère (car il est de l’essence d’une riche héritière de l’être) ; elle ne serait pas nourrie. Cette santé, prétendue délicate, était cependant très robuste ; mais, ce qu’elle ne demandait pas, la vanité de mes parents le demandait. Il me fallait, à toute force, des distinctions ; on voulut que j’eusse, par le même principe, outre une femme pour me servir, une gouvernante en titre. Quoique ce ne fût pas l’usage de la maison, les religieuses, éblouies de la grosse pension, consentirent à tout.

Il n’est guère de lieu où les richesses imposent plus que dans les couvents : les filles qui y sont renfermées, dans le besoin continuel où elles sont d’une infinité de petites choses, regardent avec respect celles dont elles espèrent de les recevoir ; aussi eus-je bientôt une cour assidue. Loin de s’occuper à me corriger, on me louait à l’envi. J’étais la plus aimable enfant qu’on eût jamais vue. On me donnait partout la première place, et on me remplissait la tête de mille impertinences. Mon père et ma mère, charmés de ce qu’on leur disait de moi, redoublaient leurs présents, et j’en étais encore mieux gâtée. J’étais parvenue à ma quatorzième année, que je n’avais encore reçu ni chagrin, ni instruction. Une petite aventure qui m’arriva me donna l’un et l’autre.

Ma gouvernante me faisait manger quelquefois au réfectoire, pour étaler aux yeux de mes compagnes ma magnificence. Je faisais part à mes complaisantes de ce qu’on me servait ; les autres n’en tâtaient pas : c’était une leçon que ma gouvernante m’avait donnée, que je suivais cependant avec peine : il y avait dans le fond de mon cœur quelque chose qui répugnait à tout ce qu’on me faisait faire.

Mademoiselle de Renonville, d’une des premières maisons de Picardie, aussi sottement fière de sa noblesse qu’on voulait que je le fusse de mes richesses, ne s’était jamais abaissée à venir chez moi : elle fit plus ce jour-là ; elle s’empara de la place que j’avais coutume d’occuper. J’allais en prendre une autre, quand ma gouvernante, offensée de ce manque de respect, s’avisa de vouloir me faire rendre la mienne.

Cette dispute fut longue et vive. La Renonville exagéra les avantages de sa naissance, et n’épargna point les traits les plus piquants sur la mienne. Pendant ce temps-là, j’avais les yeux baissés ; je ne savais que faire de toute ma personne : je sentais confusément du dépit, de la colère et de la honte. Ce que j’entendais m’était tout nouveau, et me faisait naître des idées qui étonnaient mon petit orgueil.

Une religieuse plus raisonnable que les autres, et véritablement raisonnable, vint me tirer de cette embarrassante situation, et m’emmena dans sa chambre. Dès que nous y fûmes, je me mis à pleurer de tout mon cœur. Savez-vous ce qu’il faut faire, me dit la religieuse ? il faut, au lieu de pleurer, être bien aise de n’avoir point de tort. Hélas ! non, je n’en ai aucun, répondis-je en continuant de pleurer ; si ma gouvernante ne m’en avait empêchée, je me serais mise ailleurs, et je n’aurais pas le chagrin que j’ai ; ce qui me fâche, c’est que les pensionnaires qui me font le plus de caresses étaient bien aises de me voir mortifiée. Que veut dire mademoiselle de Renonville, que je lui dois du respect ? pourquoi lui en devrais-je ? Vous ne lui en devez point aussi, répondit la religieuse ; mais elle est fille de qualité, et vous ne l’êtes pas.

Ces distinctions étaient toutes nouvelles pour moi ; mais, par une espèce d’instinct, je craignais d’en demander l’explication. Eugénie (c’était le nom de la religieuse) n’attendit pas mes questions. Vous avez le cœur bon, me dit-elle, et je vous crois l’esprit assez avancé pour être capable de ce que j’ai à vous dire. On ne vous a mis jusqu’ici que des idées fausses dans la tête, et il faut vous en défaire.

Votre père a acquis son bien par des voies et dans des emplois peu honorables : c’est une tache qui ne s’efface jamais entièrement. Mais pourquoi, demandai-je, cette noblesse est-elle tant estimée ? C’est, me répondit-elle, que son origine est presque toujours estimable : d’ailleurs il a fallu quelques distinctions parmi les hommes ; celle-là était la plus facile.

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Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
03 juli 2019
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Nee

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Hoofdauteur
Madame de Tencin
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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